9 novembre 2016

Écrire

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Quand j'ai créé ce nouveau blog, il y a un peu plus de cinq mois (déjà !), j'avais envie d'un nouveau départ. J'ai donc choisi de commencer "Petit bonhomme de chemin" au lieu de continuer "Rêves d'écriture". J'avais envie d'un nouveau départ mais j'avais surtout besoin de m'éloigner de mes rêves d'écriture (et de publication) auxquels mon ancien blog était lié. Le rêve de mes seize ans, l'envie de devenir une écrivaine, une auteur publiée, était devenu trop lourd à porter. Dix ans d'écriture, dix ans d'envoi de manuscrits aux maisons d'édition, dix ans de lettres de refus. Ça faisait beaucoup. Ça faisait trop.

Petit à petit, j'ai apprivoisé l'idée que ce rêve ne se réaliserait sans doute jamais. Manque de chance, manque de talent, manque de travail, manque de ce petit quelque chose qui fait la différence... Quel que soit l'ingrédient qui me faisait défaut, l'écriture ne m'épanouissait plus. Je n'avais plus envie, ne pas avoir envie me culpabilisait (quand on a une passion, on est supposée avoir envie de l'exercer, non?), la culpabilité me rongeait... Rien de très positif ! 

J'associais mon rêve à la réussite de ma vie. Mon rêve ne se réalisait pas, ma vie était donc ratée. Et puis je me suis dit... Quel sens peut encore avoir un rêve s'il rend malheureux ? Quel sens peut bien avoir un rêve s'il m'amène à me considérer comme ratée ?

Alors j'ai décidé d'arrêter. J'ai fait mon deuil de l'écriture. J'ai cessé d'espérer être publiée et cessé d'écrire des romans. Via la blogosphère, j'ai découvert les notions d'écologie, de minimalisme et de zéro déchets. Ça m'a beaucoup parlé, j'y ai trouvé un nouveau sens à ma vie. Ces sujets me passionnent, même si je suis encore bien loin de les mettre tous en pratique, même si je ne suis pas sûre de les mettre un jour en pratique jusqu'au bout.

Et puis... Ces sujets, en plus de me passionner, m'ont donné des idées. Des idées qui ont pris la forme... d'un roman. 

Retour à la case départ ? Pas vraiment. Les idées ont pris leur place dans ma tête. Et pourtant... Pourtant, je n'arrive pas à les coucher sur les papiers. J'ai écrit quelques pages. Quelques pages si difficiles à les écrire ! 

Avant, les mots jaillissaient sous mes doigts. Mes personnages me soufflaient leurs dialogues à l'oreille, je n'avais qu'à les écouter et à essayer de taper suffisamment vite sur le clavier pour transcrire leurs mots. C'était l'aspect principal de mon amour pour l'écriture. L'évidence, les mots qui jaillissaient sans peine, le plaisir du processus.

L'écriture est devenue difficile. Je n'y trouve plus ce que j'aimais. Elle est devenue un effort. C'est dû, je crois, à une question qui n'existait pas auparavant et qui ne me quitte plus quand j'écris. "Est-ce que ce texte est bon ? Est-ce que les phrases sont jolies ? Est-ce que c'est bien écrit ?"

Quand j'ai commencé à écrire, du haut de mes seize ans, j'étais convaincue de mon talent. J'étais consciente de la simplicité de mon style et je l'assumais. J'écrivais pour raconter des histoires, pas pour faire de jolies phrases. J'étais persuadée d'écrire des textes de qualité. Je ne me posais pas de questions. J'écrivais.

L'échec et les doutes sont passés par là. 

J'ai abandonné les quelques premières pages de ce nouveau roman. J'espère y revenir. Un jour. Quand l'envie fera frémir mes doigts. Quand écrire sera à nouveau synonyme de plaisir. Quand écrire sera redevenu une évidence.


2 commentaires:

  1. Très bel article à coeur ouvert. C'est drôle parce que devenir écrivain était, pour moi aussi, un rêve d'ado. J'écrivais des histoires au crayon dans des cahiers de brouillon, j'en ai remplis des pages et des pages ! C'était un réel plaisir et, pareil que toi, je ne me posais aucunes questions, simplement j'écrivais. Peut-être faudrait-il laisser tomber toutes nos peurs d'échec et juste le faire. Ecrire. Quand on est enfant, on se pose beaucoup moins de questions, on fait les choses par pulsion, simplement parce qu'on pense qu'elles doivent être faites un point c'est tout. J'envie cette fraîcheur que j'avais, étant plus jeune. Je te souhaite de continuer à écrire, peu importe les refus des éditeurs. Ecris pour toi, écris pour ton blog, écris un peu chaque jour. Et le reste, on s'en fout ! Mais il faut que ça reste un plaisir, bien évidemment. Bonne continuation :-)

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    1. Hier, je tournais un peu en rond, du coup je me suis penchée sur mon dernier texte et... J'ai écrit ! Facilement, avec plaisir. J'ai eu la sensation de faire un bond de quelques années en arrière, c'était magique, j'ai adoré. Je vais essayer de suivre tes conseils : un peu chaque jour. Bon week-end ! :-)

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